C’est en regardant un documentaire sur l’addiction aux jeux vidéos que j’ai eu envie d’écrire ce billet.
Oui, je joue. Parfois comme un dingue. Parfois des nuits entières. Parfois, je saute des repas pour jouer plus longtemps.
Je ne me considère pas cependant comme un mec « perdu ». Quelqu’un qui se réfugie dans un jeu pour fuir la réalité. Parce que je peux être parfois plusieurs mois sans toucher un jeu. Non, je suis juste un mec qui aime jouer et qui quand il joue, joue à fond ! Passer du temps à m’améliorer, prendre mon pied à régler une bagnole parce qu’elle sous-vire et gagner cette demie-seconde qui me permet de partir en première ligne. C’est ça qui me fait vibrer.
Faire du « skill hunting » parce que j’aime, mine de rien, être dans les premiers du tableau sur call of duty. J’aime traiter ce connard qui me bute pour la troisième fois à travers un mur de « Fucking cheater ».
J’aime l’ambiance aux poses clope quand on joue :
- « T’as vu ce que je t’ai mis ? »
- « Mais grave, j’ai complètement raté le point de freinage avant l’épingle. J’ai cru que j’allais te refaire le cul. Comme ta mère ! »
La mauvaise foi et les blagues de merde. Ce sont les éléments clefs d’une partie multi réussie.
Et puis, il y a les moments épiques ! Ceux dont tu te souviendras toute ta vie de joueur. Pour moi, ça prend la forme d’une nuit sur Halo. 17 heures de jeu non-stop à se relayer à 4 sur deux consoles pour faire toute la campagne solo en coop d’une traite. Des moments de découragement et puis les batailles de fous. Des moments où tu te dis que tu passeras jamais !!!!! T’en as des sueurs froides, les poils qui se dressent sur tes bras, et les murs de la baraques qui tremblent parce que le son est ultra fort. ??a mon gars, c’est des souvenirs que t’auras jamais en jouant au pictionnary. C’est des soirées où tu te tapes dans les mains après une mission en gueulant « YEEEEEEEESSSSSSS ! Putain !!! On l’a fait ! ».
Et puis le soir tu te couches en y repensant vite fait. Et tu te dis que quand même tu gères bien. Sur un jeu vidéo.
Alors franchement, par pitié, arrêtez de stigmatiser les joueurs. On est pas tous en train de planifier une attaque dans une école. On ne braquera jamais une bagnole en mettant, juste par ce que c’est quand même plus rigolo, un coup de batte dans la gueule du conducteur et une balle dans le premier passant qui crie « What the fuck are you doing !? ».
En ce qui me concerne, je passe mon temps à chercher dans un jeu vidéo ce qui colle le plus possible à la réalité. Et non l’inverse. Bien sur je ne joue pas à WOW, juste parce que passer 3 heures à chercher des bottes de géants level 22 mana 4 pour anéantir un elfe travelo qui est inévitablement situé à 200 bornes de là (alors que mon dragon s’est fait embarquer à la fourrière et que je suis un peu charrette question sort de téléportation…) ça ne m’éclate pas. Je conçois tout à fait que certains y trouvent leur compte. Mais moi non.
Mais pour ce qui est des stéréotypes on est tous dans le même panier. Tu dis que tu joues à 24 ans et tu passes immanquablement pour un ado attardé. Mais les mecs qui jouent à la guerre dans les champs en courant après un pauvre lapin (si crétin soit-il) et avec des vrais fusils, ça, ça ne choque personne et tout le monde est ok parce que c’est la tradition. Jean-Pierre Pernaud, à vraiment une influence qu’on n’estime pas à sa juste valeur.
Et passer des heures devant secret story, la star ac’, le film moisi de l’après midi, les « expert à Paris » (quel escroquerie cette série), l’amour est dans le pré (nope, des prés y en a gavasse chez moi et à moins que tu sois vachophile il y a rien pour toi…) bah excusez moi, mais je préfère quand même rester un minimum actif et pas subir ces merdes.
Je joue. Je ne suis pas « fou ».