Ce que tu as sous les yeux jeune pédoncule, est un schéma qui accompagne une demande de brevet d’Apple fait en 2006 (dans une période pré-Avatar donc) et qui a pour principale caractéristique de parler d’images en relief projetées visibles sans lunette. Ce qu’on appelle l’autostéréoscopie. Et ça n’a rien de dégueulasse.

Y a énormément de problèmes à régler avec l’autostéréoscopie. Le premier, et qui n’est pas des moindre, c’est qu’en règle générale le procédé ne fonctionne qu’a une distance donnée. Et pour comprendre ça, voyons comment fonctionne l’imagerie en relief sans lunette.

Si t’es normalement constitué, tu as deux yeux, qui plus est décalés de quelques centimètres. Bon. Donc tu sais probablement, que c’est ce décalage qui permet au cerveau de retranscrire la profondeur (le relief donc). Le problème quand on veut retranscrire ça avec un écran, jeune padawan, c’est que sans la prise en compte de ce décalage on est baysé. Il faut donc envoyer une image pour l’??il gauche et une image pour l’??il droit.

Là ou ça se complique Simone, c’est que chacun de nos yeux ne doit voir que ce qui lui est destiné. L’??il gauche ne doit voir que le point de vue de « l’??il gauche » de la caméra. A la moindre fuite, c’est le buffer overflow du cerveau et toute l’image est dégueulasse. Ce filtrage là, c’est normalement le rôle des lunettes qu’on te file dans les cinés.

Sauf que porter des lunettes c’est chiant, t’as l’air d’un con, d’autant plus si t’as déjà des lunettes en temps normal… Bref.

image tapée sur google (Mais de manière honteuse).

L’autostéréoscopie intervient donc ici avec une idée ingénieuse mais chaude du cul : On a qu’à directement envoyer ce qu’il faut où il faut. Comme ça plus besoin de lunettes. Oui, tu l’as compris c’est brillant, Dany. Mais c’est chaud, Cacao.

Parce qu’à part sur des protos (et la 3Ds) c’est pas évident à faire (et à rendre viable) car les rayons de lumière partent dans un sens très précis pour taper dans le fond… de ta rétine. Donc il suffit que tu bouges un tout p’tit peu la tête et c’est retour à la case image relief sans lunettes.

Le brevet d’Apple est intéressant parce qu’il parle d’un projecteur qui travaillerait main dans la main avec l’écran de projection et un détecteur de ta face. En fait j’texplique :

• L’écran à des caractéristiques de réflexion bien précises. En gros on sait quand on envoi un photon sous un angle X que l’écran renvoit un rayon lumineux sous un angle Y.
• Le projecteur le sait. Et sait s’adapter. D’une manière ou une autre. Puisqu’on part dans des délires : Pourquoi pas deux lentilles mobiles sur trois axes ou ce genre de trucs.
• On a dans la pièce un détecteur capable de dire au projecteur : « Le mec est là, ces yeux sont là, ça c’est le gauche et ça c’est le droit. Te plante pas la dernière fois on a eu l’air con »
• Le projecteur, en gardant à l’esprit les propriétés de réflexions de l’écran, envoi donc les rayons lumineux sur l’écran de telle sorte que leur réflexion tape dans l’fond… de la rétine. Pile.
• Si le mec bouge un peu le capteur le signale au projecteur : « Gaffe il a encore bouger ce con. A droite. Encore un peu. Vas-y. Vas-y. Vas-y. TOP ! Frein à main on bouge plus ».

Bref c’est plutôt pas con. Maintenant, ça reste de la théorie. On ne sait pas non plus si le système est viable pour plusieurs personnes. Sachant que ça veut dire au minimum 120 Hz/personnes pour le rafraichissement de l’image ET de la position des rayons émis par le projo, ça commence à faire un volume de données à traiter qui cause un peu.

Mais c’est cool, ça avance 🙂 .

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